Depuis la fin du Moyen Âge, vers 1450, les savants posent la distinction entre deux sortes de pratiques, en fonction de leurs buts moraux : la magie noire et la magie blanche. Auparavant on voyait dans chaque magie du mal et du bien. Les statuts de Narbonne (1638) exposent la séquence suivante, décroissante en valeur : magiciens, devins, enchanteurs, sorciers.
La magie noire a des effets négatifs du fait même du magicien, de sa personne, et la sorcellerie a des buts consciemment maléfiques et des moyens intentionnellement négatifs ("diabolisme"). Les mages noirs et les sorciers passent pour être néfastes à la société, ils empoisonnent, ensorcellent, lancent des imprécations, invoquent des diables ou démons, utilisent des figurines d'envoûtement, nouent l'aiguillette (ils provoquent l'impuissance sexuelle), provoquent des sécheresses ou des orages, etc. La magie rouge est un dérivé de la magie noire mais appliqué au domaine amoureux. Beaucoup tente de faire passer cette pratique pour de la magie blanche mais ce n,est qu'un leurre, car les moyens employés sont ceux de la magie noire avec tous les dangers inhérents.
La magie blanche, elle, concerne une utilisation de la Magie à des fins altruistes, ou préventives, avec des moyens presque toujours positifs, bénéfiques. Elle guérit, protège, exorcise, renforce, réconcilie... Elle invoque les "esprits bons", Dieu..., et en aucun cas les démons. Elle est la seule forme de magie à ne présenter aucun risque ni pour le magicien, ni pour le requérant.
La distinction magie noire/magie blanche recoupe presque la distinction entre magie illicite (ars prohibita) et magie licite, mais aussi la distinction entre magie diabolique (qui repose sur l'aide de démons) et magie naturelle (reposant sur un agencement adéquat des causes physiques). J. Pic de la Mirandole dit sur cette dernière distinction : "Il y a une double magie. L'une relève tout entière de l'activité et de l'autorité des démons (...). L'autre n'est rien d'autre que l'achèvement absolu de la philosophie de la nature (exacta et absoluta cognitio omnium rerum naturalium)" , en somme la magie blanche, qui elle seule conserve l'intégrité de possitivisme naturel de la vie sous toutes ses formes.